John Stuart Mill défendra par la suite les mêmes arguments; Constant apparaît ainsi comme le précurseurs des grands libéraux du XIXe siècle. Ces conditions matérielles et morales mises en évidence sont la justification du système politique spécifique à la modernité: le gouvernement représentatif. La dévalorisation classique du travail est renversée avec l'avènement de la bourgeoisie, animée d'une véritable "vocation" quasi mystique, chaque travailleur mettant autant d'ardeur à la tâche qu'un moine accomplissant son devoir religieux. Il tend à cerner l’initiative de la littérature du romantisme politique 3 en vue de révéler comment la réalité de la Constitution anglaise est venue à l’existence. Mais l'espace public où s'exerçait la politique n'était pas moins sévèrement normé, les pratiques politiques y étaient fortement ritualisées, imprégnées de religiosité. Rien de tout cela pour Constant: ces droits sont ceux qui lui paraissent aller de soi pour tout homme qui entend mener  sa vie comme il l'entend. La propriété, autrefois octroyée variablement selon les privilèges de chacun, était désormais accaparée par les plus puissants, avec une injustice d'autant plus aveugle. selon les recommandations des projets correspondants. En contrepartie, le noble était lui aussi soumis à un ensemble de contraintes pesantes, définies par les règles de l'étiquette: il était astreint à un devoir d'exposition permanente, de démonstration de sa gloire par le luxe de sa parure sur la scène publique de la Cour, soumis aux regards scrutateurs du roi et de ses pairs, de même que le citoyens devait démontrer ses talents de rhéteurs dans les joutes oratoires sur l'agora ou le forum antiques. ), Coppet, creuset de l’esprit libéral. Elle se définit, non par les devoirs qu'elle impose, mais par les droits qu'elle confert. le droit de n’être soumis qu’aux lois, de ne pouvoir ni être arrêté, ni détenu, ni mis à mort, ni maltraité d’aucune manière, par l’effet de la volonté arbitraire d’un ou plusieurs individus. Les institutions des r챕publiques anciennes, g챗nant la libert챕 individuelle ne sont pas admissibles dans les soci챕t챕s modernes. Contre le romantisme politique en plein essor à son époque, en particulier en Allemagne autour de Fichte, Schlegel ou Schleiermacher, héritiers de Rousseau, prêts à sacrifier l'individu sur l'autel de la communauté, Constant délivre ici un véritable manifeste du libéralisme. • 1819 : Discours de Benjamin Constant intitulé « De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes » 9782340-056633_001-264.indd 6 29/04/2021 14:07. Discours de M. Benjamin Constant à la Chambre des Députés by Constant, Benjamin, 1767-1830. •En 1819, dans son célèbre discours à l’Athénée royal, Benjamin Constant compare la liberté des «modernes» à celle des «anciens». Benjamin Constant resta à Lausanne jusqu'à l'âge de 13 ans, puis entra dans des universités d'Angleterre et d'Allemagne. Alors que les esclaves travaillaient, pourvoyant aux besoins des citoyens, ceux-ci pouvaient s'adonner aux loisirs. Ce célèbre texte est, en fait, un discours de philosophie politique prononcé par Benjamin Constant à l’Athénée royal de Paris en 1819. Mais bien plutôt qu'une question de nécessité, la représentation est issue de la volonté des citoyens, qui veulent d'abord être libres, c'est-à-dire jouir de leurs intérêts privés, pouvoir pleinement se consacrer à leurs affaires économiques, au lieu de perdre leur temps avec la politique, qu'ils laissent à des spécialistes désignés pour cela. La Révolution est toutefois contestée dans ses excès; sont mis en accusation par Benjamin Constant les intellectuels qui ont voulu instaurer l'autorité au détriment de la liberté, et qui ont ainsi posé les fondements idéologiques de la sujetion du peuple au despotisme napoléonien. l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Commentaire du discours prononcé à l'Athénée royal de Paris en 1819. Peuvent-ils même concevoir une telle idée du Bien commun, alors même que Rousseau leur refuse l'éducation et la science, qu'il récuse absolument comme instrument de l'avilissement de la bonté naturelle de l'homme? Cet argument est tout à fait éclairant pour expliquer aujourd'hui encore l'abstention dans les démocraties modernes; il y a souvent bien peu de chances qu'un seul vote face la différences entre deux candidats lors d'une élection actuelle, et beaucoup d'électeurs ne voient dès lors plus l'intérêt d'exprimer leur vote si celui-ci n'est pas pris en compte. Tout le monde y fait ce qu'il veut! En effet Robespierre, lorsqu'il envoyait les foules à l'échaffaud, était bien animé du même idéal de pureté et de vertu que son maître Rousseau. B. Références de Benjamin Constant - Biographie de Benjamin Constant Plus sur cette citation >> Citation de Benjamin Constant (n° 4508) - - Ajouter à mon carnet de citations Notez cette citation : - Note moyenne : 4.63 /5 (sur … * Coup d'Etat du 18 brumaire 1799 soutient Sieyès et Bonaparte * sous le consulat il est nommé au tribunat * 1800 discours d'opposition, il est donc viré * 1814 il prend parti pour le Général Bernadotte (roi de suède) il veut sa monarchie * 1815 Napoléon revient, constant publie deux articles contre lui * 1819 élu député, leader de l'opposition libérale * 1830 Monarchie de … Observations sur le discours prononcé par S. E. le ministre de l'intérieur, en faveur du projet de loi sur la liberté de la presse , par M. Benjamin de Constant. Il ne parle pas d���int챕r챗t g챕n챕ral. Pour son éducation, il est confié à divers précepteurs, assez médiocres pour la plupart, mais il lit énormément de lui-même. En exerçant sa liberté, le citoyen affirme moins sa propre individualité que son inscription dans un ensemble de liens sociaux extrêment forts, définis avec précision et laissant bien peu de marge à l'expression de toute singularité: la liberté des Anciens, c'est donc le droit de se soumettre volontairement au conformisme social, aux normes autoritaires du groupe. Constant écrit à une époque où ces croyances en une essence métaphysique de l'homme s'est étiolée en grande partie, pour laisser place à la nature utilitariste décrite par un Jeremy Bentham. L'homme est un être libre en puissance; à lui de réaliser concrètement cette essence dans le domaine public par la politique, c'est-à-dire l'exercice de son droit de citer. Nous sommes passés des petites cités antiques, de quelques milliers d'individus, aux Etats modernes, composés de plusieurs millions d'habitants. Discours prononcé au Cercle constitutionnel, pour la plantation de l'arbre de la liberté, le 30 fructidor an 5 (1993) avec Benjamin Constant (1767-1830) comme Auteur du texte Constant tire de sa r챕flexion un certain nombre de principes politiques : Puisque la libert챕 antique n���est pas la m챗me que la libert챕 moderne, il s���ensuit qu���elles sont respectivement menac챕es de dangers diff챕rents. Constant se montre plus clément vis-à-vis de Rousseau, auquel il reconnaît les mérites mais conteste fermement les divagations romantiques. Cette petite phrase nette : « Je passerai comme une ombre sur la terre, entre le malheur et l’ennui », aide à comprendre une nature inquiète, compliquée, qui atteignait au stoïcisme par la lucidité. Les idées politiques et constitutionnelles du groupe de Mme de Staël. Certes, n, quelques années auparavant, et poursuivi par la suite par, ", notamment dans la sexualité ou les relations parents-enfants. Folio Histoire, 1985, Paris. En fin de compte, la liberté des Modernes que décrit Constant est donc moins une puissance, un Être, qu'un espace séparé et protégé au sein duquel l'individu peut s'épanouir comme il l'entend. Une telle liberté apparaît comme une véritable contrainte, elle semble bien pesante pour l'individu: en effet, elle ne semble lui conférer aucun droit, mais en revanche lui impose nombre de devoirs auxquels il doit se souscrire: devoir de participation à la vie public, service militaire... Mais il faut concevoir cette liberté des citoyens relativement à la conditions de la grande majorité des hommes à l'époque. Constant considère même que la participation à la politique joue un rôle positif dans ". Dans la modernité, les hommes ont tous le devoir de travailler pour subvenir à leurs besoins; c'est donc la politique qui devient superflue, car les hommes trouvent plus de joies à satisfaire plus amplement leurs besoins, qu'à perdre du temps dans une délibération peu utile. Peut-on espérer des hommes qu'ils abandonnent leurs intérêts particuliers? L���auteur prend l���exemple de Terpandre qui, du temps de Sparte, a 챕t챕 condamn챕 par les ��phores pour avoir ajout챕 une corde �� sa lyre sans les pr챕venir; ou encore du principe de l���ostracisme �� Ath챔nes montrant que l�����tat r챕glemente tout. La libert챕 est donc contradictoire dans la Gr챔ce antique, car la souverainet챕 dans les affaires publiques coexiste avec l���esclavagisme dans la sph챔re priv챕e. Benjamin Constant critique ainsi l���abb챕 Mably qui, selon lui, regrette que la loi n���atteigne que les actions et non pas la pens챕e. Avec la Révolution, la liberté est devenue, pour les Modernes, synonyme de liberté individuelle. L’écrivain développe ainsi deux conceptions de la liberté : celle des sociétés anciennes qui se caractérise essentiellement par la possibilité offerte aux individus de participer à l’exercice du pouvoir souverain et celle des sociétés modernes qui se définit par l’exercice de droits … L'homme moderne a déjà supporté le calvaire de l'histoire, il n'est plus cet homme des âges premiers, découvrant avec innocence les merveilles d'un monde vierge, il cherche désormais le calme et la protection du foyer, et c'est là ce qu'il appelle liberté. C’est l’une des rares œuvres de fiction de Benjamin Constant, que l’on connaît surtout pour ses essais de philosophie politique et son abondante correspondance, notamment avec M me de Staël. Constant lui ne prétend rien imaginer, il présente l'homme moderne tel qu'il est empiriquement, quels sont ses besoins: celui-ci veut simplement jouir paisiblement de ses intérêts, il n'est plus à même de supporter l'ardeur d'un combat permanent pour la liberté, il a perdu l'enthousiasme d'antan. Mais Constant ne se préoccupe pas encore des éventuelles conséquences néfastes des droits qu'il défend; il n'est pour l'instant qu'obnubilé par les excès des Révolutionnaires, dus selon lui à la confusion entre ces deux libertés. Mais cette liberté, c’était aussi, pour l’individu, se soumettre complètement à l’autorité. L'Etat n'a ici qu'une fonction instrumentale. Le citoyen n'est pas libre pour lui-même, il se dévoue au corps social qui doit demeurer indépendant, c'est-à-dire qui ne doit pas être soumis à la domination d'une cité plus puissante: c'est une liberté toujours relative. Discours de M. Benjamin Constant à la Chambre des députés, Volume 1. Il y a encore peu, au moment où Constant proclame son discours, la France reposait encore sur un système corporatiste, seulement aboli en 1791 par la loi le Chapelier, contraignant pour les travailleurs, qui se voyaient imposer dès l'enfance un tracé de carrière, sans espoir de changement librement choisi. Au contraire, l'espace public demeure le domaine du conformisme social, où l'individu est soumis à l'exposition face aux regards d'autrui, qu'il vit comme une contrainte insupportable. • 1819 : Discours de Benjamin Constant intitulé « De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes » 9782340-056633_001-264.indd 6 29/04/2021 14:07. 0 Reviews . L'individu fait donc le calcul qu'il a peu d'intérêt à participer et peut ainsi invoquer un droit de retrait du politique. (1819) Dans ce discours, Benjamin Constant compare la liberté des Anciens à la liberté des Modernes. 쨩. Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (novembre 2008). Élu député en 1819, il siège à gauche, dans l’opposition libérale au pouvoir conservateur. La rupture fondamentale de la modernité consiste en une transformation de l'agir humain: son rapport au monde et aux autres ne se fait plus sur le mode de la conquête, du conflit (on parle bien pour les sociétés antiques de sociétés agonistiques, de sociétés du face à face, dans lesquelles chacun est soumis au regard de tout autre), mais à travers une attitude réflexive, imposant des médiations entre les individus. Ces changements des modes de vie ont requis une transformation de la loi que Constant déploie au fil de son texte: chez les Anciens, la loi définissait l'ensemble des conduites à suivre dans tous les aspects de la vie. De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes est un discours prononcé par Benjamin Constant en 1819, qui oppose deux conceptions de la liberté, l’une pratiquée par les « Anciens » (principalement, les citoyens de la Grèce antique), et l'autre par les « Modernes », dans nos sociétés. 1819-2019 Bicentenaire du discours de Benjamin Constant De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes Il faut n챕anmoins mod챕rer cette id챕e avec pour preuve la pratique de l���ostracisme, symbole du pouvoir de l�����tat sur l���individu. endobj Né à Lausanne,… Texte téléchargeable ! L'individu hédoniste risque ainsi d'oublier de défendre ses droits, et pourra laisser ainsi les dirigeants de l'Etat empiéter sur l'espace de liberté qui lui était pourtant dévolu. D'entrée de jeu, Benjamin Constant se posait comme objetcif d'expliquer l'émergence et les motifs de cette nouvelle forme d'organisation politique, dont on ne saurait retrouver des traces chez les Anciens en dépit d'éventuelles similitudes. En 1819, Benjamin Constant prononce un discours mémorable : "De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes". À l’instar du Cahier rouge, publié de façon posthume, Adolphe est un récit semi-autobiographique. Texte téléchargeable ! L'empire napoléonien s'est effondré et la monarchie constitutionnelle de Louis XVIII peine à s'enraciner, prise entre les espoirs suscités par les promesses de 1789 et la ferveur réactionnaire des partisans de l'absolutisme. La liberté politique du citoyen grec ou romain constituait un noble loisir réservé à une élite. C'est dans ce contexte troublé que Benjamin Constant, écrivain et homme politique libéral d'orgine suisse, prononce ce célèbre discours à l'Athénée royal de Paris. En 1819 dans son discours dDe la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, il avertit du risque que courent ceux qui abandonnent leur pouvoir aux représentants sans les contrôler. A cette ?tape du … De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes est un discours prononcé à l'Athénée royal de Paris par Benjamin Constant en 1819. Constant attribut les vains espoirs de Rousseau à son idéalisme, voire à sa candeur face à la nature humaine. Ces droits peuvent étendus, développant ainsi cet espace protégé. De la libert챕 des Anciens compar챕e �� celle des Modernes est un discours prononc챕 par Benjamin Constant en 1819, qui oppose deux conceptions de la libert챕, l���une pratiqu챕e par les 짬 Anciens 쨩 (principalement, les citoyens de la Gr챔ce antique), et l'autre par les 짬 Modernes 쨩, dans nos soci챕t챕s. La première grande transformation est l'élargissement des organisations politiques et l'augmentation de la population humaine à travers le temps. Politicky sa priradil k liberálom. 31 … Udržiaval niekoľkoročný vzťah s madame Récamier potom, ako sa rozišiel s madame de Staël. Composé en 1806, au début du 19e siècle, Adolphe fut rédigé par Benjamin Constant. Mais bien plutôt qu'une question de nécessité, la représentation est issue de la volonté des citoyens, qui veulent d'abord être libres, c'est-à-dire jouir de leurs intérêts privés, pouvoir pleinement se consacrer à leurs affaires économiques, au lieu de perdre leur temps avec la politique, qu'ils laissent à des spécialistes désignés pour cela. GF, 2010, Paris. Politique de Benjamin Constant. Benjamin Constant, discours, Chambre des députés, 2 mai 1828 in Archives parlementaires, 2 e série, t. 53, p. 614 cité par Jean-Pierre Aguet, « A la veille de 1830 : Benjamin constant, journaliste et député dans le feu de l’action », in Lucien Jaume (dir. L'homme moderne a déjà supporté le calvaire de l'histoire, il n'est plus cet homme des âges premiers, découvrant avec innocence les merveilles d'un monde vierge, il cherche désormais le calme et la protection du foyer, et c'est là ce qu'il appelle liberté. En effet, à l'origine, les privilèges furent octroyées aux grandes familles pour leurs services rendus au royaume lors des multiples guerres. Constant explique comment nous sommes passés d'une économie de précarité, reposant sur la guerre pour les maigres ressources disponibles, impliquant que les citoyens se fassent occasionnellement soldats pour leur propre survie, à une économie d'abondance, reposant sur le commerce, garantie par l'existence d'Etats stables, instaurant la paix. Le critère d'utilité vient en effet se substituer au critère de volonté dans le jugement des activités humaines. La posture réflexive évite les emportements; l'homme rationnalise progressivement ses comportements afin de maximiser ses intérêts. Pour les Anciens, en Grèce comme à Rome, la liberté consistait à participer à la vie de la cité, en se soumettant à la collectivité. Cette collection a été faite sans beaucoup de méthode et parfois sans assez de soin. Constant précise que si la liberté moderne diffère de la liberté antique, elle est menacée d’un danger d’une espèce différente. Le danger de la liberté des anciens était l’arbitraire. Le danger de la liberté des modernes serait de renoncer aux garanties politiques de cette liberté par une sorte d’indifférence au bien public. La liberté de l'individu ne peut être préservé si l'indépendance de la Cité dont il est membre n'est pas elle-même sauvegardée. Au contraire, l'espace public demeure le domaine du conformisme social, où l'individu est soumis à l'exposition face aux regards d'autrui, qu'il vit comme une contrainte insupportable. En effet, une telle liberté n'était concevable que si les citoyens pouvaient cohabiter et dominer une foule d'hommes non libres, les esclaves. Dans ce discours prononcé en 1819, B. Face à la concision et l'esprit de synthèse de l'auteur, il a parfois fallu expliciter certains arguments, laissés volontairement allusifs. 2013. par Benjamin Constant. En 1819 s’affrontaient deux partis farouchement opposés : les Libéraux, héritiers des Lumières, auxquels appartenait Benjamin Constant et les Ultras, conservateurs, partisans de l’ordre ancien et d’un pouvoir central … Il jouissait d'un statut supérieur, grâce à sa liberté, ou plutôt ses libertés, c'est-à-dire à un ensemble de privilèges, moins politiques que sociaux contrairement au citoyen antique, qui lui étaient dévolus de naissance en vertu de ses origines guerrières. Cet ensemble tripartite d’ouvrages constitue le cadre pour les Mémoires sur les Cent-Jours (tome XIV) qui, replacés … Max Weber a bien démontré comment les classes moyennes protestantes européennes ont diffusé ce modèle d'existence au sein des sociétés européennes du XVIe au XIXe siècle3. - Constant, Benjamin : De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes (1819), Discours prononcé à l’Athénée royal de Paris Donc la démocratie directe, qui certes permet une participation directe de tout citoyen à la politique, mais qui d'autre part prend aussi la forme d'un Benjamin Constant met en évidence les contradictions culturelles de la liberté: à force de trop se replier sur son espace privé, à jouir paisiblement, on finit par en oublier que les libertés n'existent que grâce à un Etat qui les garantit. Avec la Révolution, la liberté est devenue, pour les Modernes, synonyme de liberté individuelle. Constant, Benjamin, Discours prononcé par Benjamin Constant sur le projet concernant la formation de la loi, proposé au Corps législatif par le Gouvernement le 12 nivose an 8, séance du 15 nivose an 8, Paris: Impr. Le bourgeois construit en revanche sa maison comme un espace clôt, calfeutré, un refuge contre les agressions extérieures. Pages pour les 챕diteurs d챕connect챕s en savoir plus. Une telle liberté apparaît comme une véritable contrainte, elle semble bien pesante pour l'individu: en effet, elle ne semble lui conférer aucun droit, mais en revanche lui impose nombre de devoirs auxquels il doit se souscrire: devoir de participation à la vie public, service militaire... Mais il faut concevoir cette liberté des citoyens relativement à la conditions de la grande majorité des hommes à l'époque. Constant distingue deux visions de la liberté : pour les Anciens, elle consiste en une participation à la vie de la cité, tandis que, pour les Modernes, il s'agit plutôt de défendre la vie privée. Les citoyens tiraient un véritable plaisir de l'exercice de leur liberté, ils ressentaient un grand enthousiasme comme le souligne Constant, car c'est en accomplissant leurs devoirs qu'ils pouvaient se sentir hommes, par opposition à la masse des esclaves et des métèques. Cette implication perpétuelle du travailleur dans sa tâche est elle-même liée aux changement du type d'économie en vigueur. <>/ExtGState<>/XObject<>/ProcSet[/PDF/Text/ImageB/ImageC/ImageI] >>/Annots[ 25 0 R 26 0 R 27 0 R 28 0 R 29 0 R 30 0 R 31 0 R 32 0 R 33 0 R 34 0 R 40 0 R 41 0 R 42 0 R 43 0 R 44 0 R 45 0 R 46 0 R 47 0 R 48 0 R] /MediaBox[ 0 0 595.32 841.92] /Contents 4 0 R/Group<>/Tabs/S/StructParents 0>> Le civisme des Anciens 짬 se composait de la participation active et constante au pouvoir collectif 쨩 et consistait �� 짬 exercer collectivement, mais directement, plusieurs parties de la souverainet챕 toute enti챔re 쨩 et, sauf �� Ath챔nes, ils consid챕raient que cette vision de la libert챕 챕tait compatible avec 짬 l���assujettissement complet de l���individu �� l���autorit챕 de l���ensemble 쨩. Ainsi, �� cette 챕poque et en dehors du cas particulier d'Ath챔nes, le pouvoir avait droit sur tout et donc sur les m��urs de la soci챕t챕. Max Weber a bien démontré comment les classes moyennes protestantes européennes ont diffusé ce modèle d'existence au sein des sociétés européennes du XVIe au XIXe siècle, Ces conditions matérielles et morales mises en évidence sont la justification du système politique spécifique à la modernité: le gouvernement représentatif. Adolphe de Benjamin Constant. Constant insiste sur la séparation entre la sphère privée et la sphère publique; cette défense d'un domaine protégé des intrusions de l'Etat et en même temps garanti par celui-ci est l'acte de naissance de la société civile. Cette liberté est en même temps une conquête permanente, le citoyen est tenu de se battre pour défendre sa liberté. • 1767-1830 : Dates de Benjamin Constant • 1814 : De l’Esprit de conquête et de l’usurpation de Benjamin Constant • 1815 : Parution de Principes politiques applicables à tous les gouvernements repré-sentatifs de Benjamin Constant • 1819 : Discours de Benjamin Constant intitulé « De la liberté des Anciens comparée Cette nécessité du politique n'en fait toutefois pas une fin en soi; l'Etat doit demeurer à sa place, comme garant des droits individuels, c'est ce qui justifie la participation des citoyens. Il défend ses idées libérales tout au long de sa vie, puis en intégrant la Chambre des députés en 1819. Ce renversement complet de la hiérarchie privé/public, Benjamin Constant s'en fait le témoin direct: en effet, à travers cette opposition Ancines/Modernes, c'est le passage de l'ostentation de la maison du noble à l'intimité de l'intérieur bourgeois. Le texte de Constant est imprégné de cette croyance au progrès, tout à fait caractéristique de l'esprit libéral. Il ne faut jamais sacrifier la libert챕 individuelle pour obtenir la libert챕 politique. Les citoyens tiraient un véritable plaisir de l'exercice de leur liberté, ils ressentaient un grand enthousiasme comme le souligne Constant, car c'est en accomplissant leurs devoirs qu'ils pouvaient se sentir hommes, par opposition à la masse des esclaves et des métèques. En 1819, dans son célèbre discours à l’Athénée royal, Benjamin Constant compare la liberté des « modernes » à celle des « anciens ». Mais Constant ne se préoccupe pas encore des éventuelles conséquences néfastes des droits qu'il défend; il n'est pour l'instant qu'obnubilé par les excès des Révolutionnaires, dus selon lui à la confusion entre ces deux libertés. Benjamin Constant s'inscrit bien à la suite de Montesquieu ou d'Adam Smith dans cette description d'un processus vertueux de l'échange, favorable aux progrès de la raison humaine. Jusqu’en La libert챕 des modernes est 짬 anti-sacrificielle 쨩 parce qu'aucune institution ne peut exiger de l'individu qu'il se sacrifie pour elle[5]. Il convient de replacer ce discours dans son contexte. Comment trouver cette volonté générale, qui ne correspond à aucun intérêt existant dans la société, mais qui se confond avec le Bien universel et idéal, rationnellement élaboré par les citoyens? Constant dénonce la confusion des intellectuels, en particulier Jean-Jacques Rousseau et l'abbé Mably, qui a mené selon lui aux dictatures de Robespierre et de Bonaparte. 1819-2019 Conférence-débat à l’occasion du bicentenaire du discours de Benjamin Constant, De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes (Athénée royal de Paris, 1819). La liberté des Modernes est une liberté négative, car elle apparaît bien moins comme une puissance en expansion que comme une limite des puissances. En effet, si Constant fait de cette liberté un ensemble de droits (« le droit de n’être soumis qu’aux lois, de ne pouvoir ni être arrêté, ni détenu, ni mis à mort, ni maltraité d’aucune manière, par l’effet de la volonté arbitraire d’un ou plusieurs individus. La finalité est bien la préservation de l'espace privé des empiètements externes; la liberté des Modernes seule demeure fin en soi pour Constant. Comment trouver cette volonté générale, qui ne correspond à aucun intérêt existant dans la société, mais qui se confond avec le Bien universel et idéal, rationnellement élaboré par les citoyens? En effet, le droit de citer est conditionné au service rendu à la polis, au corps social lui-même. 짬 Puisque nous sommes dans les temps modernes, je veux la libert챕 convenable aux temps modernes. Celui-ci semble aussi bien à l'origine de l'esprit commercial, la "civilité marchande" de Montesquieu, qu'il n'est favorisé par le commerce. En 1819, Constant a tenu à Paris un discours célèbre dont la thèse est devenue un lieu commun : contrairement aux Anciens (les Grecs et les Romains), pour qui la liberté était avant tout politique et se jouait sur le théâtre de la vie publique, les Modernes envisagent la liberté de manière individuelle, comme un bien qui s’apprécie à l’écart, dans la sphère privée. Le temps a fait courbé l'échine à l'homme, qui a appris à prendre du recul par rapport à sa condition. La libert챕 politique en est la garantie ; la libert챕 politique est par cons챕quent indispensable. En 1819, Benjamin Constant prononce un discours mémorable : « De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes ». Il faut replacer ce discours dans un contexte intellectuel bien précis. L'Etat n'a ici qu'une fonction instrumentale. Folio Histoire, 1985, Paris. La dévalorisation classique du travail est renversée avec l'avènement de la bourgeoisie, animée d'une véritable "vocation" quasi mystique, chaque travailleur mettant autant d'ardeur à la tâche qu'un moine accomplissant son devoir religieux. C’est pour chacun le droit de dire son opinion, de choisir son industrie et de l’exercer ; de disposer de sa propriété et d’en abuser même ; d’aller, de venir, sans obtenir la permission, et sans rendre de compte de ses motifs ou de ses démarches. Ils ne sont que deux moyens pour atteindre un m챗me objectif, �� savoir de poss챕der ce que l���on d챕sire. Ce législateur, que Rousseau place au-dessus de la constitution civile, homme extraordinaire capable de guider à lui seul le peuple, n'est-il pas le modèle des dictateurs les plus autoritaires? L. Fezzi évoque donc à plusieurs reprises les travaux de G. Paoletti qui ont permis de redécouvrir les écrits inédits à la fois antérieurs et postérieurs au Discours. La liberté politique du citoyen grec ou romain constituait un noble loisir réservé à une élite. L'?laboration d'un tel r?sum? endobj La Restauration à proprement parler se clôt avec la révolution des Trois Glorieuses des 27, 28 et 29 juillet 1830. par Louis XVIII, la Restauration (1814-1830) puis la monarchie de Juillet (1830-1848) représentent à bien des égards la première expérience d’un régime parlementaire en France. Constant ajoute à juste titre l'importance relative du citoyen dans la cité comme motif de participation. Dans ce tableau des citoyens antiques dépeint par le libéral Benjamin Constant, se dessine en philigrane celui la noblesse d'Ancien régime mise à bas par la Révolution et dénigrée par la bourgeoisie montante du début du XIXe siècle. Contre le romantisme politique en plein essor à son époque, en particulier en Allemagne autour de Fichte, Schlegel ou Schleiermacher, héritiers de Rousseau, prêts à sacrifier l'individu sur l'autel de la communauté, Constant délivre ici un véritable manifeste du libéralisme.

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