Cette doctrine est souvent présentée comme en continuité avec une tradi­ tion. La colonie s’atteint, sauf exception, au cours d ’un voyage de plusieurs jours dans un de ces navires qui se succèdent, par exemple, à l’entrée du canal de Suez, et dont Paul Morand, grand écrivain-voyageur (en première classe) déroule la litanie : « Le Victoria du Lloyd Triestino, le Strathmore du P&O avec sa clientèle de rajahs ; VOrion de l ’Orient Une, aimé des grands colons austra­ liens, qui essaye en vain de ravir le ruban bleu indien ; les deux belles unités japonaises toutes neuves, le Terukumi Maru et le Yusukumi Maru, frères des hollandais de la Nederland et du Rotterdam Uoyd, Le Johann Van Odenhartenvelt et le M amix Van Suit Adegonde, spécialisés dans les croi­ sières de B ali; les allemands Schamhorst et Gneisenau, orgueils de la marine hitlérienne d ’Extrême-Orient (et qui, dit-on, peuvent être transformés très facilement en croiseurs auxiliaires), les Wouvermann, qui raflent la plus belle clientèle de l’Afrique du Sud, les transports italiens avec leurs prison- 32. 233 Les empires coloniaux dans le processus de mondialisation Mais les amoureux des traditions déplorent de voir la tôle remplacer les toitures végétales traditionnelles jusque dans les îles lointaines du Pacifique. Le développement de la radio (encore appelée télégraphie sans fil ou TSF) commence à jouer un rôle croissant, battant largement en brèche la suprématie britannique dans le domaine des câbles télégraphiques. Aux Indes néerlan­ daises, le «bas-m alais», écrit en caractères latins, est enseigné comme langue commune, à partir de la troisième année d’études (comme d ’ailleurs dans les États malais de la mouvance britannique). Les Européens qui manifestent leur volonté de les pérenniser ont le plus souvent tendance à quitter leur milieu d ’origine pour se fondre dans le milieu indigène, ce que les Britanniques appellent go Native. Par suite, l’auteur de ces lignes se contente ici d ’indiquer un état d ’esprit qui, par nature, est partiellement subjectif, mais qui sous-tend un ensemble d ’hypo­ thèses de recherche sans lesquelles le livre présenté ici n ’aurait point été écrit. ), History of the Netherlands East Indies, p. 580-581. Keyes (R.), Un rêve brisé, Léopold III, 1901-1941, Duculot, 1985. Certes, nombreuses sont les déclarations qui soulignent le développement d’une « conscience coloniale » dans l’opinion publique. Le problème n’est pas perçu seulement dans sa dimension écono­ mique, mais aussi dans sa dimension sociale: le développement de la production locale est seul à avoir un véritable effet d ’entraînement sur le bien-être social, l’accroissement des revenus étant seul de nature à inciter les indigènes à modifier leurs conditions de vie. Les Oranais reprochent aux Algérois leur prétention, peutêtre parce que les quartiers populaires y sont moins visibles que dans leur cité, à l’atmosphère plus chaleureuse. L ’importance de la diaspora chinoise « Abolissez les Chinois, et la colonisation deviendra impossible », écri­ vait Huxley60. À tout cela, il faut ajouter les souvenirs douloureux des époques de conquête, ou les répressions de révoltes marquantes, dont un certain nombre sont assez récentes. Bien entendu, il ne s’agit pas d ’imposer une seule langue: en Malaisie, à côté des écoles malaises, il existe des écoles indiennes (où est enseigné le tamoul), et des écoles chinoises33. Là encore, les Dominions jouissent d’une large autonomie (le Canada et l’Union sud-africaine se dotant même de représentations diplomatiques à l’étranger), mais agissent en concertation étroite avec le Foreign Office. Les campagnes sont abandonnées aux médecins traditionnels ou aux rebouteux24. Il est possible aussi, pour imposer des mesures, d ’utiliser le biais des « majorités officielles », c’est-àdire la présence, dans les assemblées législatives, d ’une majorité ou d’une forte proportion de fonctionnaires ou de notables non pas élus mais nommés, et donc forcément soumis aux directives du gouvernement. La prédominance britannique n’a jamais convenu aux 36. Celles, d’abord, des Imperial Airways, fondées en 1922, et dont le réseau atteint déjà 35000 km en 1937. À côté de peuples qui les enchantent par leur capacité créative, 7. *1718. À cette époque, la contribu­ tion des Indes néerlandaises à la défense serait de 100 millions de florins pour un budget évalué à 414 millions, soit le quart des dépenses ordinaires7. En 1922, Albert Sarraut affirme : « un contrôle international nouveau fixe aujourd’hui sur le fait colonial des regards autrement vigilants que jadis »73. De toute façon, il faut bien reconnaître que les chemins de fer coloniaux français n’accèdent pas aux records de vitesse qui sont signalés pour ceux d ’autres pays : Calcutta-Bombay-Manikpur (2 170 km) à 57 km/h de moyenne, Javia-Batavia-Surabaya (826 km) à 67 km/h en 1932. Cet enracinement crée un fort attachement au pays, auquel n ’est évidemment pas étranger la difficulté à s’installer dans une Europe inconnue et souvent peu compréhensible. Mais toutes les puissances coloniales européennes qui existent alors auraient pu faire remonter aussi haut les dates de leur histoire coloniale, tant sont nombreux les épisodes qui les ont amenées, fût-ce provisoirement, à prendre possession d ’une terre africaine, américaine, ou asiatique jusque-là indépendante, pour la placer de manière définitive, peut-on croire, sous domination de l’Europe. Fumivall (J.S. Il atteindra 27 p. 1000 à la fin des années 40. Quant aux taux de profit, ils sont difficiles à connaître. Ce système est fréquemment employé en Inde. « Nous, Anglais, nous nous appelons insulaires, mais en vérité nous sommes la seule race qui soit capable de produire des hommes capables de s’identifier aux autres peuples ». Certes, comme partout, les réalités sont très diversifiées. En réalité, une faible partie seulement est exploitée en 1938, malgré des investissements importants et un lourd effort imposé aux populations. De la Birmanie voisine, enfin (604000 km2, 16 millions d ’habitants), les Britanniques ont fait le « bol de riz de l’Asie », en particulier dans le grand delta de l’Irrawaddy, dont ils ont encouragé la mise en valeur à partir de la fondation de Rangoon (1872). Un autre facteur, social, celui-là, entre en considération, qui est la capacité des puissances coloniales de s’assurer la coopération des classes dirigeantes traditionnelles, et de s’appuyer ainsi sur un réseau de « chefs indigènes ». Bulletin du Comité de l ’Afrique française. ), Netherlands India, p. 46S. 34. Faure (É. Les 3 étapes pour louer le logement de Vincent & Magali : Veuillez indiquer l'adresse mail que vous avez utilisé pour vous inscrire, vous recevrez votre mot de passe par email. L ’Afrique à l ’ombre des épées, les territoires militaires en Afrique française (1830-1930), service historique de l’Armée de Terre, 1993-1995,2 vol. T illion (G . Cela explique la croissance rapide de la population: alors que celle-ci avait augmenté de 20 millions d’habitants dans les vingt premières années du siècle (284 à 306 millions entre 1901 et 1921), elle s’accroît de 80 millions dans les vingt années suivantes (306 à 389 millions de 1921 à 1941). ), History of the Netherlands East Indies, p. 584. Le travail libre par contrat Ces aspects sont-ils cependant les plus importants? 64. Il faut dire que, en cas d ’insurrection, les puis­ sances coloniales sont capables d’agir rapidement et massivement. Mais ces conditions ne s’observent pas partout. Orwell stigmatise ainsi « la position morale équivoque de la Grande-Bretagne, avec ses phrases démocratiques et son Empire de coolies »24. L’attitude à l’égard des musulmans, qui représentent la majo­ rité écrasante de la population, a bénéficié, notamment, des conseils du grand islamologue Snouck Hurgronje (1857-1936), qui y séjourna de 1889 à 1906. La présence des grandes balafres que les voies ferrées ouvrent à travers la brousse, la steppe ou la savane, symbolise une supério­ rité technique de l’Europe, mais aussi une domination politique. La partie dont la contribution à l’économie globale est la plus importante est sans doute formée par l’Afrique australe et ses abords. Ces limites n’empêchent pas le capitalisme colonial de comporter nombre de groupes puissants, capables de distribuer des dividendes substantiels à leurs actionnaires, et de constituer, sur place, des puissances avec lesquelles il faut compter. Certes, il est permis de nuancer l’appli­ cation du terme de « colonial » aux possessions de ces pays. Ce jugement pourrait bien, globalement, être partagé par ses collègues étrangers. (tout ce que vous avez toujours voulu savoir). Julien (Ch.-A. Shanghai, peuplée de trois millions et demi d ’habitants, avec ses deux concessions, internationale au nord, (qui résulte de la fusion des concessions anglaise et américaine), et française au sud, est le principal centre du commerce européen en Chine. Si, comme on le verra, les Britanniques acceptent une quasi-indépendance des Dominions et une large autonomie de l’Inde, ils n ’envisagent pas une évolution aussi rapide dans les autres possessions. La terre, traditionnellement mal répartie, et quelquefois confisquée partiellement au profit de grandes exploitations européennes, doit faire vivre une masse croissante de personnes, étant donné l’accélération de la croissance démographique. Le ciment de cet état dans l'État, présent dans toutes les sphères de la société ? Le secret d'appartenance, d'autant plus jalousement gardé que les frères occupent un poste élevé dans la hiérarchie sociale. Les posses­ sions de la Belgique sont le fruit de l’alliance d’une économie prospère et de la volonté politique du roi Léopold II (1865-1909), qui fit de la conquête du Congo une entreprise personnelle. Sont-ils assez sensibles à la misère des populations ? Ne peut-on pas penser que cet état d ’esprit prépare mal à assumer des responsabilités impériales ? Huxley (A. Mais partout, le chef européen peut avoir l’impression d ’être un grand personnage: ainsi Raoul Salan, simple lieutenant de vingt-cinq ans, de passage à Vientiane en 1924, participe à la cérémonie du Basi, cérémonie d ’accueil dans laquelle de belles jeunes femmes, élégamment drapées dans des tissus filés d ’or et d’argent, la chevelure ornée de fleurs de frangipaniers, « prennent des fleurs et des fils de coton, vont à genoux vers nous, mettent les fleurs à nos pieds et nous entourent les poignets de ces fils de coton en murmurant des souhaits aimables et souvent pleins d ’humour». Si elles n'aboutissent pas à rétablir le Califat, les confé­ rences qui se tiennent en 1926 au Caire et à La Mecque soulignent, une fois de plus, une solidarité. Le même message est repris, peu de temps après, par son successeur Pie XI, dans l’encyclique Rerum Ecclesiae (1926). Le responsable, le général Dyer, est démis de ses fonctions, tant il apparaît à la commission d ’enquête qu’il a donné à ses soldats l’ordre de tirer contre une foule désarmée, à qui on pouvait seulement reprocher d ’avoir participé à une manifestation interdite, mais dont il n’était pas certain qu’elle ait été informée de l’interdiction. 9. Les empires coloniaux dans le processus de mondialisation que les colonies ne disposent que d’un nombre très réduit de postes de radio à l’époque, essentiellement à la disposition des Européens: 155000 en Afrique du Sud, 50 000 en Algérie, moins de 40 000 aux Indes néerlandaises, un peu plus de 30000 en Inde, alors qu’ils dépassent les cinq millions en Grande-Bretagne, les deux millions en France ou au Japon39. Beaucoup font d ’ailleurs remarquer que leurs colonies sont 54. 266 Le gouvernement indigène forte garnison de 25 000 hommes à la veille de la guerre, avec le tiers des cadres disponibles (dont le futur maréchal Montgomery), pour une popula­ tion d ’un million et demi d ’habitants. cit., p. 17. Dans le secteur des pétroles, il faut citer VAnglo-Persian, créée en 1909 comme filiale de la Burmah Oil, et devenue en 1935 Anglo-Iranian, puis British Petroleum en 1955 (depuis 1914 l’État britannique, qui désirait s’assurer une produc­ tion indépendante pour l’approvisionnement de sa marine de guerre, détient 55 % du capital) ; la Royal-Dutch Shell, fusion en 1907, sous l’impulsion de l’entreprenant Henri Deterding, de la Royal Dutch hollandaise et de la Shell Transport and Trading britannique, avec 60 % d ’intérêts hollandais et 40 % d ’intérêts britanniques. Par exemple, les capitaux hollandais investis dans les plantations de caoutchouc de ce territoire repré­ sentent environ la moitié du total, suivis par les capitaux britanniques, fian­ çais, belges, américains et japonais. En 1937, l'o r représente, en valeur, 70 % des exportations de l’Afrique du Sud, les produits minéraux dans leur ensemble 75 %, et les produits agricoles 20 %24. ), Netherlands India, p. 291. L’une et l’autre ont considéra­ blement entretenu le sens du pur et de l’impur, de l’interdit et du licite, plus en tout cas que chez les sectateurs de la religion chrétienne, dont l’influence en Europe est de plus en plus combattue par le rationalisme ou l’utilitarisme. Fumivall (J.S. ), Journal (1919-1926), Plon, 1949, p. 262. 27. Elle ne paraît pas moins essen­ tielle pour les conserver. Pluriel, p. 12-28. Il arrive même que, dans certains cas, la prépon­ dérance politique ne s’accompagne pas d ’une prédominance financière. 70. Mais bien des traits les rapprochent. La production pétrolière indonésienne, dominée par les intérêts britanniques, avec la Royal Dutch Shell (57% de la production en 1940), vient au cinquième rang mondial. Le suivi des travailleurs est assuré par des méthodes de police comme le livret ouvrier, dont les autorités françaises s’emploient à faire respecter l’usage au Tonkin. Dans ces trois pays, une colonisation agressive réclame le droit à des institutions politiques 33. De 1921 à 1931, on évalue à un million le nombre d ’émigrants ayant quitté les îles britanniques, dont environ un tiers ont bénéficié des aides financières accordées par le gouvernement britan­ nique au titre de YEmpire settlement Act, voté en 1922 pour quinze ans, et reconduit par la suite. Le progrès même des techniques diminue encore les occasions de rencontre. Mansfield (P.), The British in Egypt, Victoria (Modem History) Book Club, Newton Abbot, 1973, p. 270. Par exemple, celle des posses­ sions britanniques d ’Asie est souvent composée d ’anciens soldats sikhs, solides gaillards dont seule la force surhumaine du jeune reporter Tintin (relire le Lotus Bleu) est capable de venir à bout. Phénomènes d'acculturation universités, sont appelés à former les futures élites autochtones. Après la conquête, les Européens ne peuvent faire autrement que de reconnaître ces communautés, en établissant des contacts avec leurs petits notables traditionnels, chefs des familles les plus importantes, dont l’autorité se fonde sur une certaine assise foncière, mais aussi une expérience reconnue, et un accès privilégié aux rites. Bien des produits sont concurren­ tiels. On a vu plus haut que la popu­ lation des pays colonisés étaient essentiellement rurale. Marque : Aixam En Algérie, en 1930, la propriété européenne occupe près de deux millions et demi d’hectares, contre environ neuf millions pour la propriété musulmane, soit plus de 20 % du total ; mais ce pourcentage est sans doute plus élevé si on tient compte du fait qu’une plus grande partie de la propriété indigène se compose de terres de parcours, quelquefois biens collectifs de tribus, sans grande valeur. Sous les tropiques, romans et nouvelles ont popularisé le bungalow (originaire du Bengale, comme l’in­ dique l’étymologie), répandu sous l’influence des Anglais à des milliers d’exemplaires, parce que paraissant le mieux correspondre aux besoins tropi­ caux : large toit protégeant de la chaleur, un ou deux étages, large véranda, souvent sur trois côtés, grandes portes-fenêtres munies de persiennes, cabinet de toilette avec bac de ciment pour le tub ou la douche avec tuyau d ’évacua­ tion. Pour beaucoup, il importe plus de relever la condition des chefs les plus modestes que de les supprimer, ou de les remplacer par des fonctionnaires. Cet attachement, il est vrai, exige, en contrepartie, une sollici­ tude constante de la métropole, et un dévouement total à ses enfants d’outre­ mer. Mais cette observation a été faite ailleurs : en Afrique du Nord, par exemple, il a été bien souvent déploré l’abandon des anciens moyens de transport, cheval ou chameau, qui emprun­ taient les itinéraires traditionnels, obligeaient à de fréquentes haltes, et permettaient la rencontre permanente du petit peuple des fellahs, ou des tribus à la recherche de pâturages, et une lente appropriation du paysage, gagnée dans l’effort physique. Vanderlinden (J. Au début du siècle, l’accès aux postes supérieurs est réservé aux rejetons des meilleures famille, sélectionnés par concours. Les dispositions prises par les autres puissances coloniales paraissent peu différentes. Elle saura reconnaître à son tour ce qu’elle leur doit en les associant de plus en plus intimement à sa vie poli­ tique et morale »64. Le terme millat est encore employé dans l’Inde, au XXe siècle, pour désigner la minorité musulmane. Les empires coloniaux dans le processus de mondialisation matières premières également notable, sans parler de l’importance de ses plantations d ’ananas, qui viennent immédiatement après celles de l’Amé­ rique centrale pour les exportations. L’application de ce principe est faite en parti­ culier aux Indes à partir du milieu du XIXe siècle, et reçoit plusieurs confirmations officielles au XXe. L’investissement par habitant au sein des Empires est également intéres­ sant à connaître : État Grande-Bretagne France Italie Belgique Pays-Bas Portugal Investisse­ ment total Superficie (km2) Population (millions) Investissement/tête ($) 17001 1231 201 428 2483 184 34 363000 11841000 3480000 2 385000 2079000 2098000 500 66 13 10 66 10 34 19 15 43 37 18 hvestissement/km2 ($) 498 104 81 179 1194 87 Ces chiffres confirment l’intérêt de la concentration des capitaux investis dans les possessions des Belges et des Hollandais, mais aussi des18 18. Le souci de protéger l’Inde, et ses abords explique bien des efforts expansionnistes britanniques. ), Le monde en passant, p. 198. Comme le disait récemment le secrétaire d ’État au Foreign Office Robin Cook, avec un déli­ cieux sens de Y Understatement aux représentants de l’Organisation de l’unité africaine, «notre longue histoire commune n’a pas toujours été fondée sur l’équité ». Fonctionnement social : dualisme et pluralisme tivement de peu de conséquence. Certes, cette surcharge n’est pas entièrement nouvelle ; elle est due à des facteurs extrêmement anciens, et en particulier la mise au point d ’une agri­ culture intensive fondée sur le production de riz irrigué. Ce sont encore les « cinq comptoirs » fran­ çais de Pondichéry, Chandernagor, Yanaon, Mahé et Karikal (au total 500 km2 et moins de 300 000 habitants), mais aussi des « loges » de Mazulipatam, Balassore, Cassimbazar, Dacca, Surate, Calicut. Fonctionnement social : dualisme et pluralisme étant très hostile à tout « mélange », selon une logique partagée d ’ailleurs avec la communauté musulmane et la communauté juive. Il y avait à Léopoldville au début des années vingt seulement 600 femmes sur environ 3 000 personnes. Bulletin du Comité de l ’Asie française, 1938, p. 323. Seule la volonté politique peut, dans une certaine mesure, corriger ces tendances. Bien qu'éradiqué sous ses formes mortelles, cette affection continue à soumettre la population européenne de certaines régions, à des pénibles accès de fièvre. Windham (H.A. 240 Phénomènes d ’acculturation Il est vrai que, l’attitude française apparaît particulièrement insupportable dans le cas algérien. Le premier, bon gré mal gré, partageait la vie des autochtones, se nourris­ sant, se logeant, et parfois s’habillant comme eux, et se mettant souvent en ménage avec une femme du pays. Bousquet (G.H. Les villes peuvent abriter des personnages plus modestes, comme des garagistes, des cafetiers, ou des agents de maisons de commerce besogneux. Des foyers d’insurrection, plus ou moins durables, peuvent en effet s’allumer çà et là, exigeant des réponses militaires. Source des chiffres des investissements : Woytinsky, op. 7. La Birmanie est dans l’impossibilité de subvenir, en cas de conflit, aux besoins de Singapour29. Les expressions, qui appartiennent à la terminologie de l’époque, de colonies de peuplement et colonies de cadres, établissent une Les empires coloniaux dans le processus de mondialisation distinction tout à fait adéquate aux réalités coloniales. En 1935, les exploitations sucrières de Java, les plus touchées, emploient 800000 saisonniers de moins. On verra plus bas les raisons, les applications et les limites de cette attitude. Mayhiew (A.I. Les nouveaux leaders se montrent, dès le milieu des années 30, de dangereux rivaux pour le système des chefs qui offrait jusque-là, comme on l’a vu plus haut, un enca­ drement satisfaisant des populations pour le plus grand bénéfice des adminis­ trations coloniales. Seule l’Érythrée a connu un début de mise en valeur ; Djibouti, grâce au chemin de fer de Djibouti à Addis-Abeba, est le poumon des échanges éthiopiens, ce qui lui vaut un commerce faible, mais non négligeable. Tout d ’abord, cette opposition n’est pas, ou pas seulement, une conséquence du mode d ’exploitation coloniale, comme pourrait le faire croire un marxisme un peu court. Importance relative des différentes possessions Il convient de partir, comme on l’a fait au chapitre précédent, d ’un certain nombre d ’éléments chiffrés, qui permettent une première série de constata­ tions. La vue seule, par des « impurs », de la nourriture d ’un brahmane, suffit à souiller celle-ci. Des échanges humains On ne compte pas les gestes gratuits accomplis au nom de l’hospitalité, ou, simplement, du sens de l’entraide, entre gens que presque tout contribue­ rait, semble-t-il, à séparer. Pays Canada Australie Indes, Birmanie, Ceylan Indes néerlandaises Afrique britannique Afrique française Nouvelle-Zélande Congo belge Afrique portugaise Investissements ($) 6 628 3 730 3113 2 378 1914 754 720 428 184 Population (millions) Investissement par tête 10 7 400 65 60 30 1.5 10 10 662 532 8 36 32 25 480 48 18 Il est évident qu’il ne s’agit là que de considérations très générales, qu’il conviendra de nuancer par des notations plus précises, lorsque seront présentés les différents territoires. Frankel (S.H. En Afrique du Sud, l’application de la Colour Bar, instaurée à partir de 1911, et constamment durcie jusqu’en 1924-1926, interdit au Noir l’ac­ cession aux emplois d ’ouvriers qualifiés dans les mines et l'industrie. L’horizon de tous ces hommes reste borné à la survie quotidienne, aux rythmes et aux caprices de la nature. Le projet révo­ lutionnaire bolchevique est moins colonial qu’impérial, au sens jacobin du terme. Les notables reconnus par les Européens ne méritent ni plus ni moins d ’éloges que la majorité des hommes de pouvoir en place sous n’im­ porte quelle latitude, dès lors que leur autorité repose sur une position acquise selon les critères reconnus par l’ensemble de la société, et non sur une usurpation violente. Au-delà, le développement d ’élites indigènes, passées par un enseignement moderne, contribue à fragiliser la position des cadres à tous niveaux, en commençant par les plus modestes. La France se trouve plusieurs fois, en particulier dans les années 20, mise en accusation, pour l’inefficacité de la répression.

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